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Ces habitudes qui nous empêchent d’avancer !

par Claudine Boulanger-Pic

11 avril 2023

J’en ai déjà parlé plusieurs fois ici, s’il y a bien un sujet qui me passionne, c’est celui des habitudes. Comment elles se créent, comment on s’en débarrasse, comment optimiser au maximum son rythme de vie pour apprendre de bonnes nouvelles habitudes, éviter les anciennes mauvaises… Bref c’est un thème vaste et fascinant qui est au cœur même de notre psyché.

Le besoin de sécurité

Nous avons un besoin fondamental de sécurité et nous sommes ainsi tentés de toujours rester dans notre zone de confort, celle de nos habitudes, même si ce n’est pas là qu’est notre véritable intérêt. Or chaque fois que nous choisissons la sécurité, nous renforçons la peur, la peur de la perdre cette sécurité acquise. La peur que quelque chose de mauvais arrive dans le futur si nous changeons, et c’est justement le propre de l’humain. Les animaux, eux, peuvent craindre un danger immédiat, qui leur arrive à l’instant. Nous, les humains, nous sommes les seuls à avoir peur de ce qui pourrait arriver.

Cette peur, diront certains, est nécessaire: elle nous empêche de faire des choses stupides. Moi, je trouve qu’elle est inutile, sans fondement, et qu’elle nous empêche d’avancer.

Nous devons affronter la peur !

Pour vaincre la peur il faut connaître sa source, son origine. Ce peut être : l’échec, l’abandon / le rejet, l’intimité, le succès, le manque, ne pas être à la hauteur.

Je pense que la dernière ─ ne pas être à la hauteur ─ est en fait la base de toutes les autres. Nous avons peur d’échouer parce que nous ne sommes pas à la hauteur. Nous avons peur de perdre nos amis, d’être abandonné, d’être rejeté… parce que nous ne sommes pas à la hauteur. Nous avons peur de l’intimité pour la même raison ─ nous pourrions être rejetés parce que nous ne sommes pas à la hauteur. Même la peur du succès est basée sur la préoccupation que nous ne sommes pas à la hauteur. La peur de perdre ce que l’on a nous empêche…etc.

Comme nous l’avons vu plus haut, avoir peur est naturel. Cependant laisser la peur nous envahir et nous commander nous empêche de poursuivre nos rêves et c’est une tragédie.

Nombre d’adultes laissent la « peur de ne pas être à la hauteur » les empêcher ne serait-ce que d’essayer, d’oser même penser à changer des habitudes. Or accepter et affronter cette peur de l’échec et du rejet, et se projeter dans le changement, assure petit à petit la réussite. La condition est simple : accepter de ne pas réussir tout de suite et systématiquement, accepter de ne pas être parfait et de vouloir tout contrôler ! Et inévitablement arrive la découverte d’être à la hauteur. Vaincre sa peur passe automatiquement par un travail de développement personnel et d’auto-détermination. Pourtant, toujours, chaque fois qu’on sortira de sa zone de confort arrivera l’inquiétude de ne pas être à la hauteur, d’échouer et de se casser la figure ; le contraire signifierait simplement « pas humain ». Il suffit alors de calmer l’inquiétude, en respirant bien avec le ventre, en se redisant sa confiance et sa conviction d’avancer, avec des mots positifs.

Comment faire ?

Il n’y a pas de programme étape-par-étape pour combattre la peur, il convient de :

  • Reconnaitre la peur. C’est un premier pas énorme pour surmonter la peur. Si vous faites simplement ça aujourd’hui, vous aurez fait quelque chose de super. Beaucoup d’entre nous ont ces peurs, mais elles sont en retrait dans notre esprit, inaperçues, inconnues, et nous essayons de les ignorer et de prétendre qu’elles ne sont pas là. Mais elles sont là. Et elles nous affectent, chaque jour, toute notre vie. Donc connaissez votre peur si vous voulez avancer dans la vie.
  • L’écrire sur un papier. Cela ne permet pas seulement de reconnaître que vous l’avez ─ l’amenez dans la lumière ─ mais cela extériorise la peur, la sort des recoins sombres de votre esprit, où elle a du pouvoir sur vous, pour l’amener à la lumière du jour, hors de vous, où vous avez du pouvoir sur elle. Prenez le contrôle en l’écrivant. C’est maintenant hors de vous. Vous pouvez y faire quelque chose. Vous pouvez bruler le papier, le froisser et le piétiner, ou l’accrocher sur la porte de l’armoire comme rappel de votre ennemi. L’idée n’est pas de ne plus avoir peur de rien mais au moins de se débarrasser de quelques appréhensions.
  • Sentir la peur. Vous l’avez reconnue, mais vous avez toujours peur. Vous êtes réticente au simple fait d’avoir cette peur, vous êtes peut-être même embarrassée par ça. Eh bien, plus maintenant. Reconnaissez que vous n’êtes plus seule, que nous avons TOUS ces peurs, que nous pensons tous ne pas être à la hauteur. Répétez souvent : «  il n’y a rien de mal à avoir cette peur ». Maintenant permettez-vous de la ressentir. D’en faire l’expérience totale. De vous y prélasser. Ce n’est pas aussi mauvais que vous le pensez. Cela fait partie de vous, et cela ne vous contrôle plus !
  • Se demander: quelle est la pire chose qui puisse arriver ? Ce n’est souvent pas aussi terrible que vous le pensiez. Vous n’en mourrez pas ! Donc vous pouvez continuer à avancer !
  • Le faire, simplement. Répétez : « sentir la peur et le faire quand-même ». Pour surmonter la peur, vous devez simplement faire. Ce qui marche n’est pas de penser, de réfléchir, c’est d’agir. Et c’est souvent une sensation grisante.
  • Vous entrainer. La réussite au changement n’est jamais tombée du ciel ! Outillez-vous, ayez un plan d’attaque, entraînez-vous. Si vous voulez cuisiner mais que vous avez peur de l’échec, entraînez-vous, entraînez-vous, entraînez-vous, puis préparez un plan pour réussir dans la vraie vie, puis cherchez toutes les compétences et les infos dont vous aurez besoin pour mettre en place ce plan, puis entraînez-vous encore. Enfin sortez et appliquez le plan !
  • Etre dans l’instant. Nous l’avons dit, la peur de l’échec et autres peurs similaires sont des peurs de l’avenir. Nous sommes bloqués dans l’inquiétude de ce qui pourrait arriver. A la place, bannissez toute pensée du futur. Bannissez même les pensées des erreurs et échecs passés. Maintenant concentrez-vous sur le présent. Quand vous voyez que vous pensez au passé ou au futur, ramenez-vous dans l’instant présent et concentrez-vous sur ce que vous faites à ce moment précis. (cf. : la pleine conscience)
  • Des petits pas. Vaincre la peur et poursuivre un objectif de vie peut être accablant, intimidant. Donc commencez petit. Faites seulement un tout petit pas. Quelque chose que vous savez pouvoir faire. Quelque chose que vous êtes sûr de réussir. Puis sentez-vous bien de l’avoir fait et faites un autre tout petit pas. Continuez comme ça, et bientôt vous aurez gravi une montagne. « Tout grand voyage commence toujours par un premier pas« , proverbe chinois
  • Célébrer chaque victoire ! Chaque petite chose que vous faites correctement, célébrez-la ! Même la plus petite chose. Et utilisez ce sentiment de succès, de victoire, pour vous propulser en avant et faire le pas suivant. Utilisez cette pensée de spirale de succès dans votre vie ; bâtissez sur chaque succès, utilisez-le comme fondation pour la victoire suivante.

Résumons-nous

Pour mettre en place une nouvelle habitude, il est essentiel d’en choisir une seule à la fois. Les bonnes résolutions du Nouvel An sont souvent difficilement tenables car elles sont trop nombreuses. Se dire qu’on va en même temps mieux manger, moins boire, arrêter de fumer et se mettre au sport, ne plus penser à ses ennemis, changer de métier, c’est se mettre dans une situation d’échec.

Il faut savoir que nous avons tous, au début de chaque journée, un « capital volonté » que l’on use à force de décisions. Quoi manger ce midi ? Où faire ses courses ? Quel cadeau pour le petit ? Utilisez ce capital avec précaution et ne créez pas de frustrations ; là les bonnes habitudes sont d’un grand secours dans la gestion du quotidien puisqu’elles allègent la charge mentale.

Par exemple, si je décide de faire une formation pour changer de métier, je vais suivre le protocole suivant :

  1. Je décide d’une date de début, recherche comprise (et si besoin d’une date de fin)
  2. Je préviens mes proches, je verbalise publiquement ce choix, ce changement et je m’engage à le suivre sans écouter aucun commentaire une fois la décision prise.
  3. Je suis toutes les recommandations précédentes pour vaincre la peur légitime de ne pas être à la hauteur.
  4. J’apprends à accepter l’échec. Si je fais une entorse à mon entraînement ou nouvelle habitude un jour, je me remets en selle le lendemain. Il est important de rester positif et de ne pas se blâmer, sinon vous risquez une fois de plus, de vous mettre en situation d’échec, de penser que vous n’êtes pas à la hauteur… Et retour à la case départ, celle de la peur qui vous domine et vous empêche d’avancer.

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