par Elodie Lambion
24 janvier 2024
Il y a 100 ans s’éteignait la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde. Partie trop tôt, à l’âge de 29 ans, elle aura subi bien des tourments, affronté bien des tempêtes et déferlement de colère tout au long de son règne. Janette rend hommage à cette muse juvénile et incomprise, jugée sans ménagement, qui a marqué l’histoire de notre pays.
« C’est le désir de juger conformément aux exigences de la justice et de l’équité qui inspirera tous mes actes. Le Droit et l’Intérêt général seuls me guideront ! » Grande-Duchesse Marie-Adélaïde
« C’est le désir de juger conformément aux exigences de la justice et de l’équité qui inspirera tous mes actes. Le Droit et l’Intérêt général seuls me guideront ! »
Aînée des six filles de Guillaume IV et de son épouse Marie-Anne de Bragance, infante du Portugal, Marie-Adélaïde Thérèse Hilda Wilhelmine de Nassau naît le 14 juin 1894 au Château de Berg.
UN DESTIN LOIN D’ÊTRE TOUT TRACÉ
Suite aux naissances de ses six filles (la Princesse Marie-Adélaïde (1894), la Princesse Charlotte (1896), la Princesse Hilda (1897), la Princesse Antonia (1899), la Princesse Elisabeth (1901) et la Princesse Sophie (1902)), à peine deux ans après avoir succédé à son père le Grand-Duc Adolphe, le Grand-Duc Guillaume IV modifie l’ordre de succession au trône – cela ne plait guère aux socialistes qui s’élèvent contre la monarchie – afin que ce soit sa fille aînée, Marie-Adélaïde, qui accède à celui-ci. En effet, n’ayant pas de fils, c’est le Comte Georg de Merenberg, né du mariage morganatique du Prince Nicolas de Nassau, demi-frère du Grand-Duc Adolphe, avec Natalja Pushkina, qui serait devenu Grand-Duc. Le 10 juillet 1907, à l’âge de 13 ans, la Princesse Marie-Adélaïde est donc officiellement proclamée Grande-Duchesse héritière. Alors qu’elle n’est qu’une enfant, son destin vient de basculer.
LA FIN DE L’INNOCENCE
Victime de deux attaques cérébrales l’ayant particulièrement affaibli, la santé du Grand-Duc Guillaume IV décline fortement. La Grande-Duchesse Marie-Anne se voit contrainte de prendre la lieutenance dès mars 1908 puis la régence en novembre de la même année. Malheureusement, la maladie emporte le Grand-Duc le 25 février 1912 au Château de Berg. Seulement, à l’époque, Marie-Adélaïde n’ayant que 17 ans, c’est sa mère qui reste régente jusqu’à sa majorité le 14 juin 1912.
Première monarque luxembourgeoise née sur le sol luxembourgeois depuis Jean l’Aveugle en 1296, elle ne fait pas l’unanimité. Considérée comme trop jeune et surtout, voyant d’un mauvais oeil le fait qu’une femme monte sur le trône – fait extrêmement rare à l’époque -, elle est au cœur de la controverse dès sa prestation de serment le 18 juin 1912 à la Chambre des Députés. Sa devise ? « Judicate Juste » de l’empereur Henri VII. Les inégalités sociales feront d’ailleurs partie de ses priorités et n’en déplaise à certains, elle compte bien intervenir dans la politique actuelle de son pays.
MALADRESSES JUVÉNILES
Mais si la légitimité de la jeune femme est souvent mise en doute, cela va s’intensifier lors de la Première Guerre mondiale. La population luxembourgeoise est partagée : certains citoyens condamnent l’envahisseur tandis que d’autres n’oublient pas les liens étroits, notamment économiques, entretenus avec l’Allemagne. Lorsque la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde reçoit le Kaiser au Palais, la France et la Belgique l’accusent de complaisance avec l’occupant. Socialistes et libéraux luxembourgeois réclament au Parlement la déchéance de la dynastie, mais cela n’aboutira pas.
ÉLOIGNEMENT RAISONNÉ
Le 9 janvier 1919, pour mettre un terme aux troubles révolutionnaires faisant rage dans la capitale, la Grande-Duchesse prend la décision d’abdiquer : dès le 15 janvier 1919, c’est sa soeur, la Grande-Duchesse Charlotte qui sera à la tête du pays. Si certains veulent voir la monarchie tomber, il ne s’agit que d’une minorité puisque le 28 septembre 1919, environ 80% des Luxembourgeois votent en faveur du maintien de celle-ci.
DISPARITION PRÉMATURÉE
Très pieuse, n’ayant ni époux ni enfant, Marie-Adélaïde se retire en rejoignant un couvent, celui des carmélites de Modène, en Italie. Cependant, cette expérience est de courte durée. Ayant une santé fragile, elle est contrainte de regagner le château de Hohenburg où vit sa mère, forcée elle aussi de quitter le territoire grand-ducal suite à l’abdication de son aînée. Elle s’essaie à des études de médecine à Munich. Malheureusement, elle s’éteint le 24 janvier 1924 au Château de Hohenburg en Bavière.
BIOGRAPHIE
Sources : La Cour grand-ducale de Luxembourg
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