par Elodie Lambion
29 janvier 2024
Beauté ravageuse, actrice valeureuse, Dorothy Malone compte parmi les comédiennes iconiques à avoir brillé sur le grand écran durant des décennies, à avoir tenu en haleine, plusieurs soirs par semaine, les Américains postés derrière leur téléviseur. Star hollywoodienne, elle aurait célébré ses 100 ans ce 29 janvier.
« J’adorais me débarrasser de la poussière, monter à cheval et planter des pommes de terre et du coton. » Dorothy Malone
« J’adorais me débarrasser de la poussière, monter à cheval et planter des pommes de terre et du coton. »
Ayant poussé son premier cri dans la ‘ville venteuse’ des États-Unis, Dorothy Eloise Maloney est l’aînée d’une fratrie de cinq. Alors qu’elle n’a que trois ans, ses parents quittent Chicago et posent leurs valises au Texas, plus précisément dans la ville de Dallas.
ENFANCE PARADOXALE
En 1936, la famille affronte un effroyable drame : ayant contracté la polio, ses deux jeunes sœurs, Patty et Joan, décèdent malgré les recherches incessantes, mais infructueuses, de leurs parents pour trouver le médecin capable de les sauver.
Étudiante dans un pensionnat, Dorothy y reçoit une éducation religieuse. Brillante, elle excelle tellement qu’elle est élue présidente du club de latin et capitaine de l’équipe de basket-ball. Elle rejoint également le club d’art dramatique de l’école.
Mais c’est à l’université – la Southern Methodist University où elle fait sa première rentrée en 1943 – que son talent scénique va taper dans l’oeil d’un recruteur. Chasseur de talents pour RKO Pictures, Edward Rubin lui envoie rapidement une offre de contrat. N’y croyant pas, percevant celle-ci comme une fourberie, elle refuse de s’engager. Rubin ne baisse pas les bras et, à force de la relancer par courrier, il obtient gain de cause. Encouragée par son frère William, Malone s’envole pour Hollywood. Sur place, chaperonnée par sa mère, elle signe son premier contrat avec RKO.
C’est d’abord derrière l’objectif qu’elle s’illustre puisqu’elle devient mannequin. Elle enchaîne ensuite les rôles de figuration dans plusieurs films insipides, son nom n’apparaît même pas au générique.
PRÉLUDE DES HONNEURS
Une signature lui ouvre les portes de la gloire au sortir de la Seconde Guerre mondiale : celle apposée sur le contrat rédigé par Warner Bros. Cet acte marque aussi un autre tournant dans sa carrière puisqu’elle abandonne le «y» de son patronyme et devient : Dorothy Malone.
En 1946, elle obtient son premier rôle majeur, celui d’une libraire dans le film ‘Le Grand Sommeil’. Elle donne la réplique à deux géants hollywoodiens : Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Alors brune, avec son côté juvénile, elle charme Philip Marlowe, interprété par l’acteur de renom. Une nouvelle star commence peu à peu à se démarquer, à briller.
Policiers, westerns, comédies musicales, les productions en tout genre se succèdent et elle profite de cette notoriété naissante pour s’investir dans des œuvres caritatives.
TRANSFIGURATION ASSOMBRIE
Au début des années 50, suite à des fiançailles annulées, elle prend la décision de s’établir quelque temps à New York. Dans la ville qui ne dort jamais, elle suit des cours à l’American Theatre Wing.
Quatre ans plus tard, ayant regagné Hollywood, elle apparaît métamorphosée dans le film ‘Young at Heart’ : sa chevelure est désormais blonde. Un changement loin d’être anodin puisque selon ses propres dires, cela fait décoller sa carrière. Perçue comme plus sensuelle, de nouveaux rôles s’offrent à elle.
Si sa vie professionnelle est en plein renouveau, à titre privé, elle affronte l’une des épreuves les plus insurmontables de sa vie : son frère William, frappé par la foudre alors qu’il s’adonnait au golf, décède. Un deuil fraternel qui ravive une blessure du passé.
LOUANGES OFFICIELLES
L’année qui fait de la star une icône, c’est 1956. Le réalisateur Douglas Sirk – pour qui elle aura toujours beaucoup d’affection – adapte sur grand écran le roman ‘Écrit sur le vent’ de l’écrivain Robert Wilder. Il lui confie le rôle de Marylee, sœur de Kyle Hadley interprété par Robert Stack. Petite fille riche, nymphomane, elle met tout en œuvre pour que Mitch (Rock Hudson), ami d’enfance, succombe à son charme. Or, ce dernier est amoureux de Lucy (Lauren Bacall), qui n’est autre que la belle-sœur de Marylee.
Le talent de la comédienne crève l’écran. Cela n’échappe pas au tout Hollywood qui lui décerne l’Oscar du meilleur second rôle féminin un an plus tard. Lors de la cérémonie de remise de prix, elle dédie celui-ci à son frère décédé trois ans plus tôt. En 1960, année où elle inaugure son étoile sur le prestigieux ‘Hollywood Walk of Fames’, plus rien ne semble l’arrêter.
RELATIONS TUMULTUEUSES
Ayant épousé le comédien français Jacques Bergerac à l’église Sainte-Thérèse de Hong Kong le 28 juin 1959 – deux filles naissent d’ailleurs de cette union : Mimi et Diane – en 1964, victime de violences conjugales, Dorothy demande le divorce.
S’en suit une longue et douloureuse procédure concernant la garde des deux fillettes avant de trouver un terrain d’entente en 1968. Deux mariages suivront pour l’actrice : celui avec l’agent de change new-yorkais Robert Tomarkin qui sera annulé quelques mois à peine après cette union à Las Vegas (1969). Ainsi que celui avec l’homme d’affaires Charles Huston Bell qui durera de 1971 à 1973.
LÀ OÙ ON NE L’ATTEND PAS
En 1964, elle délaisse le grand écran et s’essaie au petit en acceptant le rôle de Constance Mackenzie, mère autoritaire, dans le soap opera ‘Peyton Place’. Dès septembre, celui-ci est diffusé, plusieurs soirs par semaine, sur ABC. Nombreux sont les Américains à se poster derrière leur téléviseur afin de suivre les drames et bonheurs vécus par les habitants de Peyton Place, ville de banlieue en Nouvelle-Angleterre.
En plein tournage, en 1965, rencontrant des problèmes de santé, elle est contrainte de quitter le plateau pour subir une opération chirurgicale. À peine remise sur pied, elle retrouve son personnage, celui de Constance.
Trois ans plus tard, évincée par la production, elle poursuit celle-ci et obtient un accord à l’amiable. Loin d’être rancunière, elle participe aux deux téléfilms inspirés par la série : l’un en 1977 et l’autre en 1985.
En guise d’adieux cinématographiques, elle s’illustre dans l’un des films les plus marquants des années 90 : ‘Basic Instinct’. En tant qu’Hazel Dobkins, ayant tué son mari et ses propres enfants, elle devient la confidente d’une certaine Catherine Tramell campée par Sharon Stone.
Le 19 janvier 2018, l’icône du petit et du grand écran s’éteint à l’âge de 93 ans dans cette ville qu’elle considérait comme celle de sa naissance : Dallas.
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