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De la BD allant de la préhistoire à nos jours

par Charles Demoulin

10 juin 2025

Cette semaine, la BD va vous faire voyager à travers le temps. Après une petite incursion dans la préhistoire et le Paris des années 1870, avant de vous faire vivre un épisode oublié de la Shoah, elle vous entraînera dans l’Amérique de la fin des années 1960 avant de vous plonger dans des aventures qui s’écrivent au présent.

‘Le premier amour’, d’Éric Stoffel et Jack Mantini chez Grand Angle

Au temps de la Préhistoire, un homme et une femme tombent amoureux lors de la fête du printemps. Mais cette passion exclusive est strictement interdite par les lois de leur tribu, qui prônent le partage absolu. Pour les membres du conseil des sages, le jugement est sans appel : si la tribu autorise un homme à posséder une femme, c’est l’unité du groupe tout entier qui est menacée de destruction.

Refusant de renoncer à leur amour, Pâle et Petite Rouge sont bannis. Désormais livrés à eux-mêmes dans un monde où le danger peut survenir à chaque instant, ils doivent trouver un abri, partir en quête de nourriture et faire face aux bêtes sauvages…

Leur survie est loin d’être assurée, et la naissance de leur enfant complique encore les choses. Faible et fragile, il a besoin d’une source de chaleur puissante et durable pour espérer survivre à l’hiver. Pour ses parents, une seule issue s’impose : affronter leur plus grande peur et s’emparer du feu afin d’apprendre à le dompter.

Ce conte poétique sur les âges farouches est inspiré d’un scénario original écrit en 1934 par Marcel Pagnol. Un projet qui était destiné à devenir un film d’aventure. Plusieurs fois mis en chantier, il ne se réalisa jamais. Aujourd’hui, alors que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, ce récit oublié est enfin présenté au public. Non par le cinéma, mais bien par le truchement de la BD. Et c’est délicieusement bon.

‘Le premier amour’, d’Éric Stoffel et Jack Mantini chez Grand Angle

‘Les damnés de l’or brun T3’, de Alcante-Rodhain et Vallès chez Glénat

Après un séjour au Sri Lanka où il a trouvé une nouvelle fève de cacao, Philippe Da Costa arrive à Paris. La ville est en pleine effervescence pour les préparatifs de l’exposition universelle ! Chargé de prospecter de nouveaux marchés pour le développement de la célèbre entreprise chocolatière Menier, Philippe a rendez-vous avec son patron qui lui lance un défi : il devra remporter une médaille d’or au concours international de pâtisserie avec une recette originale réalisée avec sa nouvelle fève. S’il réussit, les deux hommes pourront continuer à faire affaire. 

Philippe commence à sentir le poids de la pression sur ses épaules, d’autant plus qu’une étrange apparition l’inquiète : depuis son arrivée, il a vu à deux reprises

passer devant lui une jeune femme ressemblant trait pour trait à Sofia… décédée tragiquement devant lui il y a 28 ans ! Il avait promis à cette jeune femme idéaliste dont il était tombé amoureux, qu’un jour il n’y aurait plus d’exclaves dans les exploitations cacaoyères… 

Or Philipe a constaté de ses propres yeux que même si l’esclavage a été interdit dans l’Empire britannique, les producteurs continuent de traiter leurs nouveaux ‘employés’ comme tels. Mais surtout, lui-même n’a rien fait pour changer les choses ! La culpabilité le ronge… Sur les conseils du célèbre professeur Charcot, Philippe se lance alors à la recherche de cette mystérieuse femme qui ressemble tant à Sofia. 

Sous le titre ‘Paris 1878’ se cache le dernier volet de cette saga familiale dédiée à l’industrie du chocolat. L’occasion aussi pour les auteurs d’y aller du dossier remarquablement documenté sur ce chocolat qui fait les délices de grand nombre d’entre nous.

‘Les damnés de l’or brun T3’, de Alcante-Rodhain et Vallès chez Glénat

‘Le voyage du Saint-Louis’, de Sara Dellabella et Alessio Lo Manto chez Marabulles

Le paquebot Saint-Louis symbolise le destin tragique des réfugiés juifs à la veille de la Seconde Guerre mondiale : l’indifférence face à la montée de la barbarie nazie.

Mai 1939, le paquebot allemand Saint-Louis appareille de Hambourg avec à son bord 937 réfugiés juifs. Leur destination : Cuba, où ils espéraient trouver refuge. Leur voyage se transforme en cauchemar. Le gouvernement cubain, sous la pression de l’Allemagne nazie, leur refuse le débarquement.

Après le refus des États-Unis et du Canada d’accueillir les passagers, ces derniers sont finalement débarqués à Anvers. Plus de 250 d’entre eux périront dans les camps de concentration.

Ce récit véridique, poignant et superbement traduit en BD, s’appuie sur une documentation et des recherches pour le moins minutieuses. Au-delà d’un devoir de mémoire, elle questionne sur la responsabilité des dirigeants de tous les pays face à l’exil forcé pour des raisons diverses.

Cet ouvrage qui parle d’une tragédie survenue en 1939 en rappelle d’autres, devenues pratiquement journalières. Celles de migrants rejetés aujourd’hui de toute part.

‘Le voyage du Saint-Louis’, de Sara Dellabella et Alessio Lo Manto chez Marabulles

‘American Parano – Manhattan Trauma’, d’Hervé Bourhis et Lucas Varela chez Dupuis

5 juin 1968, New York. Mutée comme lieutenant à Big Apple pour assurer la sécurité du sénateur Bob Cavendish, en lice pour l’élection présidentielle, Kim Tyler voit ce dernier se faire abattre devant elle, comme le fut son président de frère avant lui…

Pour Kim, expatriée de San Francisco et maintenant mère d’un enfant, ce drame n’est que l’aboutissement d’une période riche, mais complexe, au cours de laquelle elle aura pataugé dans le bourbier des coups bas du monde politique… mais surtout dans celui des secrets de la famille Cavendish.

Après San Francisco et ses hippies, bienvenue dans le New York effervescent de l’été 1968. Nouvelle ville, nouvelle intrigue, mais heureusement sans rien changer à Kim Tyler, héroïne aussi complexe qu’attachante, qui cette fois devra percer les secrets d’une famille de politiciens américains pas très éloignée des Kennedy !

‘American Parano – Manhattan Trauma’, d’Hervé Bourhis et Lucas Varela chez Dupuis

‘Volunteer – Intégrale’, de Muriel Sevestre et Benoît Springer chez Delcourt

Baltimore, 1987. Étrange pour une physionomiste de n’avoir aucun souvenir de son passé. C’est pourtant le cas de Volunteer Flee, employée dans un night-club new-yorkais.

Elle a été trouvée à l’âge de dix ans dans une gare de triage, en état de choc, avec pour seul bagage une gourmette gravée à son nom… Elle a cessé depuis longtemps de triturer sa mémoire défaillante et mène une vie plutôt tranquille. Jusqu’au jour où une série d’incidents étranges vient perturber son quotidien. Notamment la mort de Margaux.

La mort de Margaux a plongé Volunteer dans un état de choc profond. Pour la protéger de Ruby, ce vampire au visage à moitié brûlé, Dolly n’a trouvé d’autre solution que de la confier à Hercules, le vieux chasseur de vampires. Mais son neveu, Prometheus, est lié à Ruby et celle-ci ne tardera pas à venir tirer Volunteer de sa léthargie…

Dès qu’elle va se rendre compte que son destin est lié à un gang de vampires, Volunteer se rend sur des lieux qui lui sont familiers afin d’y mener une enquête qui lui ferait remonter de son inconscient, des souvenirs issus de son passé. Et de fait, en compagnie d’un vieux chasseur de vampires, des images lointaines de son vécu refont peu à peu surface.

Voici aujourd’hui ces trois volumes réunis dans une intégrale qui ne sera vraiment pas faite pour déplaire aux fanas du genre.

‘Volunteer – Intégrale’, de Muriel Sevestre et Benoît Springer chez Delcourt

‘Médecins de guerre T3 Rédemption’, de Patrice Buendia et Gilles Laplagne chez Dargaud

Avant tout, puisque l’on parle de tome 3, petit résumé de cette série. Virginie aime aider les autres. En plus de son investissement associatif, elle s’est engagée dans l’armée en tant que médecin. Sa première assignation : le groupement des commandos parachutistes sur la base de Gao au Mali. L’endroit est rude, a fortiori quand on est la première femme à intégrer le GCP. Virginie s’est toujours construite toute seule, mais, dans ces conditions et dans ce groupe, la cohésion est une question de survie…  Après deux tomes en Afrique de l’Ouest pendant l’opération Barkhane, ‘Médecins de guerre’ change de continent pour rallier une petite île au large des côtes vietnamiennes.

Urgence dans l’archipel vietnamien de Co To : un jet français vient de s’écraser sur l’une de ses trois îles. Dès la nouvelle connue, les hommes du commando

Hubert, une unité d’élite de la marine nationale, montent dans un avion pour se rendre sur place. Dans le même temps, la frégate Lorraine, en route vers l’Asie du Sud-Est, se déporte vers Co To en assistance médicale.

À son bord, le capitaine Virginie N’Guyen, médecin militaire. Elle connaît les difficultés de cette opération de secours. Le lieu du crash est isolé dans la jungle

et parmi les passagers se trouvent un secrétaire d’État et le numéro deux d’un grand groupe français. De quoi aiguiser l’appétit de kidnapping des pirates de la région.

Une série ultra-réaliste, qui observe de l’intérieur le fonctionnement de l’armée française. Celle-ci a servi de conseillère technique sur la série, veillant à l’authenticité et la plausibilité des scènes décrites.

‘Médecins de guerre T3 Rédemption’, de Patrice Buendia et Gilles Laplagne chez Dargaud

‘Santa Pluma T2’, de Nicolas Antona et Michel Espinosa chez Kalopsia

Dans la première partie de ce diptyque, nous avions fait la connaissance de ces cinq jeunes femmes prénommées Paz, Laura, Uma, Maria et Asunción. Elles sont sœurs, cousines ou amies, toutes marquées par un drame survenu lors de leur enfance et qui n’a fait que renforcer leurs liens. Dans un Mexique d’aujourd’hui, elles n’ont qu’un objectif : la vengeance.

Les assassins de la famille Zaldivar tombent les uns après les autres… Rien ne semble pouvoir arrêter la soif de vengeance de Paz et ses sœurs de combat de la P. L. U. M. A ! La dernière partie de leur plan se profile, mais elle est aussi la plus risquée.

Pour Paz, Laura, Uma, Maria, Asunción et le père Gabiâ, le chemin de la rédemption est sinueux et maculé de sang. Les dernières cartes vont s’abattre et de l’ombre sortira la vérité. Reste à savoir si les jeunes filles de la P. L. U. M. A. sont prêtes à s’y confronter ?

Dans un Mexique moderne, aussi beau et festif que violent, P.L.U.M.A. est un thriller conçu sous forme de diptyque, où il est question de vengeance et de rédemption. Si le scénario de Nicolas Antona est savamment tissé, il est remarquablement mis en exergue par le dessin réaliste et percutant d’un Michel Espinosa minutieux au possible dans chacune des cases de ce récit où les truands ne sont pas à la fête. Même si on est au Mexique.

‘Santa Pluma T2’, de Nicolas Antona et Michel Espinosa chez Kalopsia

‘Son odeur après la pluie’, de José Luis Munuera d’après le roman de Cédric Sapin-Defour au Lombard

Les rencontres destinées à embellir notre vie surgissent toujours aux journées les plus mornes… Tel fut le cas de l’arrivée d’un magnifique bouvier bernois dans l’existence de Cédric.

Douzième d’une portée record, le chiot l’ignore encore, mais son existence à quatre pattes s’apprête à faire basculer la routine bien huilée d’un bipède dans les massifs savoyards. Rien ne présageait l’arrivée de cette adorable boule de poil et, pourtant, l’évidence est rapidement de mise. Certains l’appellent ‘force supérieure’, d’autres ‘destin’. Il est en tout cas certain que ces deux-là étaient faits pour s’aimer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de l’amour inconditionnel et réciproque d’un homme,

Cédric, et d’un chien, nommé Ubac. Ubac, comme le versant le moins ensoleillé d’une montagne selon la terminologie des hautes cimes. Ubac a plongé la vie de son humain, ou de son adret, c’est selon, dans un bonheur aussi lumineux qu’étincelant, déplaçant progressivement le centre de ses préoccupations. Car adopter un chien, c’est voir le monde différemment. C’est respirer l’amour pur.

C’est augmenter son existence d’un miracle, quelle que soit l’issue funeste et programmée. À travers une éblouissante adaptation du roman de Cédric Sapin-Defour, plébiscité par plus d’un million de lecteurs, José Luis Munuera nous plonge tant dans l’immensité de la montagne que dans la merveilleuse banalité de la vie d’un chien et de son humain. Sans perdre l’essence et la beauté de la plume de l’écrivain, Munuera, sublimé par les couleurs de Sedyas, saisit la magnifique complicité entre deux espèces et emmène ce récit bouleversant au sommet de sa sensibilité et de son art.

‘Son odeur après la pluie’, de José Luis Munuera d’après le roman de Cédric Sapin-Defour au Lombard

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